Colloque « Le moment nucléaire »

Une énergie durable, un bien commun, un outil de croissance

Le 17 mars 2025 de 8h30 à 18h au Palais du Luxembourg – Salle Médicis
Uniquement sur invitation

En 2022 le Parlement européen a validé l’inclusion du nucléaire et du gaz fossile dans la taxonomie verte en tant qu’énergies de transition par 328 voix contre 278, suivant en cela les recommandations du Joint Research Center (JRC), organe scientifique de la Commission. Cela permettra au nucléaire de bénéficier d’aides financières au même titre que les renouvelables. Mais le Parlement a conditionné ces aides au respect de certaines contraintes en instaurant des dates limites pour l’obtention de ces aides. La prolongation des réacteurs actuels doit être décidée avant 2040 et la construction de nouveaux réacteurs avant 2045, des échéances qui ne sont pas compatibles avec les calendriers actuels de renouvellement ou de construction dans de nombreux pas de l’Union. De plus, peu de choses sont dites sur les réacteurs de quatrième génération dont le potentiel est pourtant important et prometteur. Cette position ambiguë montre que l’on a besoin du nucléaire pour réaliser la transition énergétique vers une économie bas carbone mais, en même temps, on semble ne pas croire au nucléaire comme énergie durable.

Cette question relative à la place à long terme du nucléaire au sein du mix énergétique européen a été basée sur des considérations politiques voire idéologiques plus que sur des considérations purement scientifiques ; cette dérive mérite que l’on s’interroge sur la façon dont la science est sollicitée dans les choix stratégiques en Europe, contrairement à ce que l’on observe aux États-Unis, pays dans lequel le Congrès s’appuie beaucoup sur des commissions d’experts de « sciences dures ».

La crise de 2022-2023 (envolée des prix de l’électricité) a relancé l’intérêt du nucléaire et fait émerger de nombreux projets de réacteurs de 3e et 4e générations (y compris pour les SMR). Du coup le nucléaire semble devoir profiter d’un second souffle au sein des pays de l’Union et ces projets montrent que le nucléaire est une énergie qui a vocation à être pérenne et non plus seulement transitoire, à la différence du gaz auquel il avait été associé.

Cette crise a également contribué à relancer la réforme du marché européen de l’électricité et de nouveaux mécanismes de financement sont proposés pour financer les investissements de demain. On peut citer les « contrats pour différences » (CfD pour Contracts for Differences) et les contrats de long terme (PPA pour Power Purchase Agreements). Une forme particulièrement intéressante de ce type de contrats est aujourd’hui étudiée : les CAPN (Contrats d’Allocation de Production Nucléaire), qui sont des contrats de partenariat négociés sur une longue période (15 ou 20 ans) entre un producteur d’électricité nucléaire (EDF) et un gros industriel électro-intensif. L’industriel participe au financement de l’investissement mais bénéficie en contrepartie de droits de tirage sur la production future d’électricité. Il fait donc une avance de trésorerie et partage les risques avec l’opérateur, mais il a de son côté l’assurance que le prix de son électricité sera calé sur le coût moyen de ce nucléaire.

Ces éléments montrent que, loin d’être une énergie de transition, le nucléaire a vocation à participer à la production d’électricité de façon durable en Europe.

INTERVENANTS PRESSENTIS

9h-10h15 Ouverture et présentation

Emile H. MALET, Directeur de Passages-ADAPes, journaliste

Stéphane PIEDNOIR, Sénateur du Maine-et-Loire, président de l’OPECST

Massimo GARRIBBA, Directeur Général Adjoint en charge du nucléaire à la DG ENER, Commission européenne

Emmanuelle WARGON, Présidente de la CRE

Christian BUCHEL, Président de l’Union Française de l’Electricité (UFE)

Xavier URSAT, Directeur exécutif groupe en charge de la Direction Stratégie, Technologies, Innovation et Développement, EDF

10h30-12h30 Session 1 : Nucléaire : énergie pilotable et durable

Président : Alain VALLEE, NucAdvisor, Calogena

Bernard SALHA, Directeur R&D d’EDF, Président de la SNETP (Sustainable Nuclear Energy Technology Platform)

Bernard ACCOYER, ancien Président de l’Assemblée Nationale, Président de PNC

Roberto ADINOLFI, Chaiman of the Board of Ansaldo Nucleare, Italie

Vincent BERGER, Haut-commissaire à l’énergie atomique

Vincent DELAHAYE, Sénateur de l’Essonne

14h-15h30 Session 2 : Nucléaire : bien commun et service public

Présidente : Emmanuelle GALICHET, Enseignante-chercheure au CNAM

Marc DEFFRENNES, Ingénieur Civil, Fonctionnaire retraité de Commission Européenne et OCDE, Fondateur de l’Alliance weCARE

Marco RICOTTI, Professeur de l’Université POLIMI, Italie

Dominique GRENECHE, docteur en physique nucléaire

Philippe PRADEL, consultant et associé, Evocati Consulting Alliance

Anne-Charlène BEZZINA, Constitutionnaliste, maître de conférences en droit public à l’Université de Rouen et enseignante à Sciences Po Paris

15h45-17h30 Session 3 : Nucléaire : outil de croissance et de réindustrialisation

Président : Olivier APPERT, Membre de l’Académie des technologies

Jean-Paul BOUTTES, Ancien directeur de la Stratégie et de la prospective et chef économiste d’EDF

Louis GALLOIS, ancien dirigeant de la SNCF et d’Airbus, coprésident de la Fabrique de l’Industrie

Olivier LLUANSI, Professeur au CNAM

Jacques PERCEBOIS, Professeur d’économie, Directeur du Creden, Université Montpellier-I

Valérie FAUDON, Présidente de la SFEN

Rapporteurs :

Jean-Claude PERRAUDIN, Ancien adjoint à la Direction des Relations Internationales, CEA

Sylvain HERCBERG, ancien ingénieur, EDF

Ce colloque est complet, nous ne prenons plus en compte les inscriptions.